jeudi 11 juin 2020

A propos de Autant en emporte le vent, de Mitchel à Leni Rifenstal


A propos du retrait du film ''Autant en emporte le vent'' depuis la mort de Georges Flyod, crime eaciste. Un fil merci Judith. Raciste, le film l'est de manière criante, voir déjà l'image. Et cependant .... non enfin ... c'était une époque... un fil extraordinaire. Je l'observe. Et c'est l'averse. A seaux.
A -----  Est-ce qu'il n'est pas évident qu'un film de 1939 a un point de vue complètement obsolète sur l'esclavage ?
B ----- Moi j'ai adoré le livre et, chose rare, n'ai pas été déçue par le film que j'ai vu ensuite ...
S ----- Raciste ? Le film ne l'est pas
H ---- ô!
S ----  Il montre une époque qui l'était.
H ----- Du coté des sudistes (voire pire, du KKK). C'est EXACTEMENT ça la définition du racisme, spécisme, classisme...
S -----   Les sudistes n'étaient pas forcément plus racistes que les nordistes à l'époque, et d'ailleurs on est aujourd'hui en 2020.
H ----- Merci pour l'info. C'est juste ce que dit dans le livre le noir esclave libéré retourné vers sa maitresse comme un chien perdu après un essai de liberté ds le nord. Intéressant.
S ----- Comme les femmes battues qui retournent vers leur mari aujourd'hui : Stockholm et/ou dépendance économique et/ou n'ont jamais appris à être autonomes.
H ----- Evidemment.  Ms ne dites pas que les sudistes n'étaient pas   ... c'est défendre les cogneurs.
D ----- Je trouve que c'est grotesque (ndlr, de l'interdire) il y a peu, avec un pote maghrébin (musulman possiblement, mais je ne sais même pas et on s'en fiche) nous évoquions maintes tirades du film "Rabbi Jacob" ... On va l'interdire , celui-là aussi ?
H ----- Un film et un livre st objectivement racistes et immondes où les doux cultivé et aimants Ashley Wilkes et Frank Kenedy sont ou participent à au moins une expédition du KKK ; où les noirs, systématiquement imbéciles qu'il faut tenir court (sauf Onc' Péter et Dilcey qui, comme ttes les esclaves noires avait du lait qd il fallait, je m'étais demandée par quel miracle puis j'ai pigé : l'idéal pour le poste recherché était qu'elles produisent juste à temps pour accoucher en m temps que leur maîtresses) où, qd Scarlett affamée cherche qque légumes à manger elle hésite un peu à fouiller les cases des esclaves car ''ça sent terriblement le nègre'' et où pdt que Mélanie se meurt en accouchant et que Scarlett envoie Pissy chercher le docteur, celle ci ne revient qu'après un temps infini et en dansant pour faire virevolter sa robe... oui, je l'ai lu et relu, il n'est de pages où les noirs ne soient vilipendés. De manière cruelle, permanente, abjecte. Les coups ? ' Oh, jamais mon père n'aurait fait ça, stt à Jony, qui coûte si cher.' (!) Jamais ? 'Si une fois il a fait fouetter un lad qui n'avait pas pris soin de son cheval préféré, c'est tout.'  Voilà voilà.  Alors oui, je ne serais peut être pas pour l'interdiction ms qu'on note à chaque note raciste.... qu'elle l'est ! ou une préface expliquant qu'il s'agit d'une oeuvre inspirée par la haine revancharde de sudistes ayant perdu la guerre et réduits à une relative pauvreté après avoir vécu comme Dieux sur l'Olympe toute leur vie en exploitant honteusement la misère des esclaves.
E ----  Mais... c'est un film ! Il se trouve que l histoire se situe au moment de la guerre de sécession... et personne ne nie qu à  l'époque le racisme était considéré comme normal... et même par Lincoln ! Tout comme dans "la couleur pourpre" on traite du machisme ... être noire et femme à l'époque... Raconter une histoire qui se situe à une époque et dans un contexte bien réels ne signifie pas qu' elle soit raciste sauf à tordre le cou à la vérité ! On vire aussi la "case de l oncle Tom" ? "12 years a slave". Tout ce qui relate une période et des faits qui ont bel et bien existé?
H ----- oui. C'est comme Germinal. JUSTE tout dépend du point de vue où on se situe. Mine de rien c'est intéressant +++ ce que vous dites ! On pourrait par ex réécrire Germinal du coté de ...mettons ? Adame (ô le lapsus) Madame Hennebeau, ou l'ngénieur Negrel qui a perdu sa fiancée, voire des parents désespérés de Cécile assassinée etc .... si j'ai ai le temps.... Oui, je vais le tenter. Finalement, Zola s'est JUSTE placé du pt de vue d'Etienne Lantier le narrateur-acteur et de Maheud ou Catherine les mineurs, tandis que Margaret Mitchel, elle, du point de vue de Scarlett et des  propriétaires terriens d'esclaves sudistes vaincus. On pourrait donc de m réécrire l'hist du point de vue de Dilcey, ou de Mama, dt on ne sait ce que st devenus les enfants svt procréés pour qu'elles puissent allaiter les enfants à venir des maîtresses, le fils de Mélanie, la fille de Scarlett (dont on sait TOUT au contraire, comment elle parle, rit, puis monte à cheval et hélas se tue etc )... Ou d'autres vaches laitières humaines, svt engrossées... par le maître lui même tant qu'elles étaient encore consommables (cf Mandinguo) car la VRAIE hist c'est celle là  ..  Par vos com, vous offrez un pt vue super intéressant sur le rôle tt à fait inconscient et rarement perçu de la littérature ou de la culture en général : le véhicule de l'idéologie ! Ce qui donne tt son sens à la formule ''qd on parle de culture, je sors mon revolver.. ''
Il est significatif que TOUS LES COM bien pensants (ce n'est pas péjoratif ici) (sauf celui de S) qui ont déferlé sur le mien, étaient sur le mode gentil, et, pardon, un peu agaçant de ''mais c'est JUSTE une histoire, l'auteur ne fait que relater, ne le prenez pas  comme ça, cool'' ...
Par contre, je n'ai vu aucune dénonciation du film ou du livre (pire) de la part de ceux et on parle bcp en ce moment, les Traoré ou leurs soutiens (au sujet de la petite frappe morte au cours de son interpellation) si sourcilleux de relever le racisme OÙ IL N'EST SVT PAS, (ici chez les flics, eux m réunionnais) passant ss broncher là où il est à HURLER (Mitchel, et son roman). MIRACLE de l'idéologie, ça passe comme une lettre en poste, personne ne le voit, même pas eux .. Et on taxe un peu de parano exagérative quiconque l'observe alors qu'il est peut être pire, glissé comme une évidence, en toile de fond (exemple, 'l'odeur de nègre', je cite etc ..) Oui, c'est bien un miracle de distorsion que le système a inventé pour faire passer PAR LE BIAIS DE L'ART, DU BEAU, DE L'ÉMOTION l'inacceptable tel que. Servi chaud. Même l'image ptt explicite de Mama, la grosse mama ridicule et mafflue avec son foulard qui l'accentue encore à côté de la belle Vivien Leight n'a apparemment choqué personne, du moins sur ce fil... Oui, toute la littérature est à réécrire ou a minima à commenter. 
L'extrême horreur de cette manipulation est representé par les films de Leni Rifenstal, l'actrice puis metteure en scène chouchoute d'Hitler.. et ses saloperies de propagande où immanquablement les héros sont de beaux blonds ou blondes allemands, le mec, en général militaire (Ashkey Wilkes si on met ces navets en regard avec le roman de Mitchell) éventuellement SS et l'affreux, le ou les juifs....  le paradigme étant ''le Juif Suss'', qui n'est pas d'elle. Voilà ! Il en faut des tonnes et stt un total manque de talent de romancière ou cinéaste (Rifenstal) pour que ça se voit et se dénonce. (Et stt un changement de camp  des vainqueurs on se trouve ds celui des vaincus donc on 'découvre') ...  Personne ne le voit même pas nos fins limiers  détecteurs de truffes, pardon, de racisme sous des racines.
Finalement, Platon qui chassait l'artiste bon ou mauvais de la république n'avait pas tt à fait tort ...

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