dimanche 13 avril 2003

L'affaire Gregory, d'après Denis Robert

L'affaire Grégory

Grégory, l'affaire
Par Denis Robert

Le livre a le mérite de relater, sans pathos, l'affaire qui a tenu en haleine la France entière durant trois ans. Tout d'abord, une brève rétrospective: un enfant de quatre ans est trouvé mort noyé dans la Vologne liée par des cordelettes un soir de novembre. Il jouait dans le jardin pendant que sa mère repassait à l'intérieur. Les volets étant fermés (on leur avait livré un canapé et ils avaient peur des vols) elle n'a rien vu ni entendu. Un mystérieux corbeau harcèle depuis trois ans la famille Villemin. Il s'en prend souvent à Jean-Marie, le "chef", un employé modèle et ambitieux dont la "réussite" n'est pas modeste dit-on, mais aussi à ses parents... et en fait, à peu près à tous. La lettre qui revendique la mort de l'enfant a été postée à Lépanges le même jour à dix sept heures. Voilà les faits. Premier acte: une jeune fille intellectuellement fragile, Murielle, accuse Bernard Laroche, son beau-frère: elle affirme être allée avec lui ce soir là à la maison de l'enfant, l'avoir vu le prendre, le faire monter dans la voiture. ils se sont arrêtés, Bernard est parti avec le petit et revenu sans. Le cas est clair, l'affaire, entendue. Le coupable est donc Bernard Laroche, il est arrêté.



Puis, la petite se rétracte et dira qu'elle a été menacée. Aucun autre témoignage pour l'instant donc. Bernard Laroche est relâché. Longtemps après, un témoin dira avoir vu une voiture ressemblant la sienne dans le chemin qui conduit à la maison des Villemin à l'heure où l'enfant a été enlevé. Alors? Coupable? Pas sûr: ce témoin est vraiment tardif et peu crédible disent certains. Soit. Des experts identifient une première fois les lettres de menaces comme pouvant être le fait de Bernard. Alors, coupable ? Pas sûr. D'autres experts penchent plutôt... pour Christine. Coup de théâtre: la mère? Les journaux se vendent de plus en plus. La mère? Cela ne se peut. Mais quatre collègues assurent qu'elles l'ont bien vue poster une lettre à cinq heures le jour du meurtre. Celle ci rétorque que c'était le veille. Soit. On trouve aussi des cordelettes identiques à celles qui ont lié l'enfant chez les Villemin. L'étau se resserre. Mais elles ont pu y être déposées par... les policiers du SRPJ de Nancy qui ont repris l'enquête! Non, ce n'est pas un invraisemblable polar, c'est une histoire vraie. Entre temps, Jean-Marie menace de tuer Bernard, et un journaliste de Match, devenu son "ami", lui donne à écouter la cassette de la déposition de Murielle qui incrimine son beau-frère. Là dessus, Jean-Marie tue Bernard. Christine, enceinte, et de plus en plus soupçonnée, est arrêtée. Grève de la faim, elle est finalement libérée. Puis, vient le procès de Jean-Marie: peut-être la lumière sera-t-elle faite enfin ? Non. Personne ne parle. Des gens qui sont des voisins de toujours, des parents parfois, affirment ne pas se connaître "on se disait juste bonjour bonsoir c'est tout"! La mère de Jean-Marie, confrontée à son fils, semble avoir une attitude étrange. Pour finir, il sera condamné à quatre ans de prison dont trois fermes et Christine, innocentée pour absences de charges. L'affaire en est là. Une analyse de la salive d'un timbre n'a rien donné. L'enfant a été incinéré vingt ans après son inhumation à la demande des parents qui voulaient l'avoir plus près d'eux. Que dire? Il faut lire ce livre: une idée s'y fait jour, une piste, certes ténue, mais...

Les univers qui nous entourent

"Les univers qui nous entourent" Lavecrat

(extrait)
Les univers...
Nous ne pouvons connaître du monde que ce que nos sens nous permettent d’en percevoir. Nous ne nous apercevons pas mais ils sont limités: nous ne pouvons voir l’infrarouge ni l’ultraviolet ni entendre les infra ou ultrasons etc... Ce que nous percevons de l’univers est donc seulement ce que nos sens nous permettent d’en percevoir: rien ne nous indique qu’il soit aussi réduit que ce que nous croyons. Qui nous dit qu’il n’y a pas autour de nous une foule de formes, de choses, de sons, de couleurs que nous ne percevons pas et qui cependant constituent AUSSI l’univers? L’univers total? Ou un voire des autres univers dans lequel nous baignons sans en avoir aucune conscience? Que l’univers serait une sorte d’hologramme dont nous ne verrions qu’un pan?D’autre part, nous ne pouvons comprendre que ce que notre raison nous permet de saisir. Mais elle aussi est limitée, et cela, par contre, nous le voyons clairement lorsque nous buttons sur une question philosophique par exemple. Alors? Cet autre (ou ces autres) univers que nous ne pouvons percevoir, et même le «nôtre», nous ne pouvons les appréhender que par nos sens et notre raison, déformés ou plus exactement formés en fonction justement de nos sens et de notre raison!




Nous n’avons donc aucune preuve que notre univers soit réel, qu’il soit le seul, ni que ce que nous en comprenons soit exact. Cela donne le vertige? Oui. Or, que nous ne soyions pas tous identiquement limités quant aux sens est évident, certains voient ou entendent mieux que d’autres etc… De même, que nous ne soyions pas tous identiquement limités quant à la raison, cela aussi est aussi évident, certains comprennent mieux, davantage et plus vite que d’autres. Mais jusqu’où cela peut-il aller? En d’autres termes, certains pourraient-ils intuitioner l’univers plus intimement, plus complètement que d’autres, soit par des sens plus performants, (voire un sens particulier) soit par une raison plus aiguisée, soit par d’autres moyens ? Oui. Allons plus loin: se pourrait-il que quelques individus puissent percevoir, comprendre ou intuitioner d’autres univers ou l’univers dans sa totalité, cet univers dont la plupart ne perçoivent qu’une infime partie…que dans des circonstances exceptionnelles, le rideau s’entrouvre, les données se modifient… que nos sens s’aiguisent, et qu’un pan de l’univers «total» devienne soudain perceptible, brièvement ou durablement? Oui. C’est l’expérience que l’on peut accomplir, involontairement ou non, souvent à la suite d’un stress intense, dans des situations particulières extrêmes. On n’en ressort pas identique. Les mots pour le relater n’existent pas : eux aussi sont issus de l’univers partiel des sens et de la raison normaux. Cela arrive cependant. A partir de ce moment, l’être est modifié: à la fois davantage en empathie avec les autres et plus solitaire, désireux de faire partager son expérience et certain de n’y pas parvenir. Des facultés particulières se font jour: l’intuition, la préscience, des retrocognitions etc… Des coïncidences parfois, successives et signifiantes semblent lui indiquer une voie à suivre… C’est le thème du triller passionnant de Lavecrat qui nous tient en haleine jusqu’au bout sans faiblir. Hélène Larrivé (site «larrive.info»).