jeudi 11 juin 2020

Mandingo, c'est Autant en emporte le vent version réel (inspiré d'une hist vraie).



''Mandingo'', c'est ''Autant en emporte le vent'' version réel (inspiré d'une hist vraie). Il s'agit d'une ferme non de culture agricole ms d'ÉLEVAGE d'humains. Dans le texte, Mandinguo sera pour l'exemple bouilli vivant devant tous les esclaves réunis y compris sa mère, ensuite forcé.es de transporter ses restes panier après panier ds une fosse à lisier plus loin ; Blanche (la cousine et épouse forcée du maître) frappera Ellen jusqu'à la faire avorter de l'enfant qu'elle porte de son mari, et le bébé métis qu'elle même mettra au monde plus tard après s'être 'vengée' des infidélités de son mari en couchant avec Mandinguo sera tt de suite étranglé par le médecin (!) et elle même ensuite, par son mari. Ça, c'est juste le canevas ms il y a plein de choses annexes à peu près de la même veine sympa, combats d'esclaves parfois à mort orchestrés avec paris par les maîtres désoeuvrés, svt alcoolo et consanguins* à donf, chacun ayant son champion ; homosexualité voire pédophilie ? du maître sadique attiré uniquement par les jeunes noirs ou noires, ce qui explique son peu d'appétence envers sa femme (qui se venge en imposant des rapports sexuels à Mandinguo qui ne peut refuser car elle menace alors de prétendre qu'il l'a violée et de toutes manières le résultat serait le même)  ...  innombrables maternités imposées aux reproductrices auxquelles on enlève leur enfant plus tard vendu, elles allaiteront l'enfant des maîtres s'il y en a etc .. sympa les petites familles recomposees vous dis- je, on y vivrait.
* On retrouve là qques traits des personnages d'Autant en emporte le vent : alcoolisme, (Gérald  tjrs entre deux wisky) ; consanguinité (Ashley Wilkes qui épouse comme c'est l'usage ds leur famille sa fragile cousine germaine Hamilton) ; et violences (les frères Tarleton tjrs entre deux bagarres qui tous périront à Gettysburg).
Choquant et sulfureux, Mandingo, de Richard Fleischer (1975) Grégory Marouzé le 9 janvier 2019
Avec James Mason, Perry King, Susan George, Ken Norton. États-Unis
Enfin ! Mandingo de Richard Fleischer sort en DVD ! On doit ce miracle à Jean-Baptiste Thoret, inlassable défricheur du 7ème Art, qui qualifie cette sortie de Graal pour de nombreux cinéphiles, amateurs de cinéma enragé.
Histoire de la violence
De Laurentiis acquiert en 1974 les droits d’adaptation du roman de Kyle Onstott. L'histoire se déroule dans une plantation du Sud des États-Unis et aborde le sujet de l’esclavagisme. De Laurentiis, vieux briscard, voit l’occasion de surfer sur la vague de la Blaxploitation, et d’agrémenter son film de scènes érotiques, comme nous l’apprennent les suppléments qui accompagnent l’édition Blu-ray. Norman Wexler signe le script. Fleischer est approché pour mettre en scène mais refuse par trois fois le projet qu’il juge problématique. Trop violent, érotique, et subversif sans doute. Mandingo est une « promesse » de scandales. On y verra des esclavagistes couchant avec leurs esclaves noires. Nous sommes en 1975, le tristement célèbre Code Hayes n’a plus court depuis 1966 il aura néanmoins sévit trente-deux ans. Mais l’Amérique, raciste, voit d’un mauvais œil les couples mixtes. Ndlr, stt femmes blanches hommes noirs.
Flash-Back. Richard Fleischer aime aborder tous les genres : l’adaptation (20.000 lieues sous les mers), le film noir (Les Inconnus dans la ville), d’aventures (Les Vikings), la science-fiction (Le Voyage fantastique), l’épopée biblique (Barabbas), le film de serial killer (L’Étrangleur de Boston, L’Étrangleur de Rillington Place), d’anticipation (Soleil vert), policier (Les Flics ne dorment pas la nuit, matrice de toutes les séries américaines des années 80)… d'où le manque de reconnaissance dont il est victime. Il finira par accepter Mandingo...  et organise par la même occasion son propre enterrement artistique. Pourquoi Mandingo précipite-t-il la chute qui en fit un quasi paria ?
Parce que le film ne ment pas. Parce que le film décrit par le menu ce que fut vraiment l’esclavagisme : terrifiant, et page honteuse de l’histoire des États-Unis. Le film est un énorme succès mais ne tarde pas à être retiré de l’affiche, renvoyé sur les étagères de ses producteurs, il disparaît. Le travail de sape est payant : Mandingo est « néantisé », détesté par des spectateurs qui ne l’ont même pas vu, traîne derrière lui la réputation d’une œuvre quasi-pornographique. Pourtant, Mandingo n’est rien de tout ça. Si Fleischer finit par accepter la commande, c’est qu’il veut montrer de manière frontale, crue, réaliste, ce que fut l’esclavage. Il filme James Mason (monumental dans le rôle de Maxwell, vieux propriétaire de la plantation Falconhurst, totalement fictive) tel un vieux sorcier pensant chasser ses rhumatismes en appuyant ses pieds sur le ventre d’un gamin noir, Perry King (qui incarne son fils Hammond) paraît humain alors qu’il est, in fine, le plus vil de tous. Fleischer n’hésite pas à montrer des mariages entre riches cousins, dénués de tout amour, promesses d’enfants consanguins tarés sadiques. Tout semble l'horreur dans le film, à l’image de ces blancs dégénérés. Le métrage est filmé avec un grain épais, poisseux, documentaire, les intérieurs sont terrifiants,ncette famille d’esclavagistes, c’est la famille tronçonneuse à la différence qu’ils se repaissent, au sens à peine figuré, de chair et de viande noires. Mandingo pue la sueur, le vomi, le foutre, le sang et la mort. On imagine l’impact qu’a le film sur le public du Sud des États-Unis, qui en est resté au sublime mais historiquement mensonger Autant en emporte le vent. Une contradiction violente qui se retrouve jusque dans l’affiche de Mandingo, véritable anamorphose de celle du film de Victor Fleming et consorts. Le choc d’une Amérique qui se rêve encore en héros, en ces temps de guerre du Vietnam – le film sort trois mois après l’arrêt officiel du conflit.
Mandingo n’est pas qu’un film sur l’esclavage des noirs. Il est aussi un film sur l’esclavage des femmes. Les blanches ne sont pas épargnées. L’époustouflante Susan George (dans le rôle de Blanche, fiancée de Hammond) est la première victime des hommes blancs. Elle subit durant tout le film un véritable chemin de croix. La colère, la jalousie, la méchanceté, la haine, la folie, naitront du mépris et de la violence dont elle est la victime.
Mandingo est d’une violence inouïe. Fleischer filme des combats de mandingos (ces esclaves qu’on fait reproduire, élève, dresse comme des pitbulls). Il va même jusqu’à filmer l’exploitation sexuelle des esclaves par les propriétaires blancs. Le cinéaste ne recule pas non plus devant l’idée de filmer certains noirs qui se résignent, acceptent  leur condition, sont dévoués à leurs maîtres. Quant à Ganymède (surnommé Mede), interprété par le boxeur noir Ken Norton, il cristallise tous les fantasmes des petits blancs. Comment Fleischer aurait-il pu survivre artistiquement à un tel film en 1975 ? Comment le pourrait-il aujourd’hui, dans une société gangrenée par le politiquement correct ?
L’heure est à la redécouverte de Mandingo, œuvre sidérante, l’une des plus personnelles et politiquement engagées de son auteur, qui laisse loin derrière elle tout ce qui a été fait sur le sujet au cinéma comme à la télévision. Quand un réalisateur signe un tel brûlot, qui résiste au temps, ne perd rien de sa puissance, de sa violence, de sa radicalité, de sa probité, il mérite bien une place parmi les plus grands.

Aucun commentaire: