samedi 14 mars 2020

Lettre à une amie qui ne voit plus sa fille et craint que personne ne la prévienne si elle meurt. La garden party !

Pour Blandine, et bien d'autres si j'ai bien compris,
... Mieux vaut qu'elle ne sache pas. Sauf pour la galerie. J'ai ainsi appris la mort de ma tante préférée tout à fait par hasard. J'ai quand même réagi... pour la galerie, car il lui eût sans doute déplu que je ne vinsse pas à son enterrement, elle était très comme il faut, sinon je me serais abstenue. Nous ne nous voyions plus. Peut être est-ce sa bru qui avait foutu la merde car elle avait toujours été sympa avec moi (et en général) mais elle y a quand même consenti...

[la bru m'aurait haïe (hypothèse) et aurait fait 'monter' sa haine à l'étage supérieur (elles vivaient dans la même maison, ma tante au premier, sa bru au rez de chaussée) où cette haine se serait associée à celle de ma tante contre ma mère, (là ce n'est pas hypothétique mais évident) ... à moins que ce ne soit à l'inverse ma tante qui aurait fait descendre sa haine contre ma mère au rez de chaussée où elle aurait été accueillie, surtout s'il existait déjà une haine préexistante contre moi : ça aurait formé un assemblage explosif type eau-sodium contre un autre assemblage (controuvé) Lydie-Hélène, on ne sait pas... ou une inter relation aussi probablement, ces histoires, c'est des maths compliqués, théorie des ensembles et tout et tout...]

... je reprends... elle y a quand même consenti en faisant (ou participant activement) juste après la mort de Lydie, à une fête dans son jardin qui jouxte ma propriété : serrant donc l'urne funéraire de ma mère sur les genoux, en espérant qu'elle n'entende pas, cette nuit là, je n'ai rien perdu derrière la haie, à 70 m ? des bruits de vaisselle, rires, rots de bouchons de champagne qui sautent avec les applaudissements de rigueur et les bonnes blagues une fois pompettes. La ''garden party''* version Cévennes, sans qu'elles n'aient l'excuse de l'abscence de tout moyen de communication comme au 19 ième pour décommander les invités.

Je crois qu'elles n'aimaient pas trop ma mère, leur belle soeur et tante par alliance. Ça devenait clair. Et terrible car caché de TOUTE UNE VIE. Elles ou juste une seule des deux ? n'avaient pas osé le montrer de son vivant, la Sultane était redoutable, c'était comme des gosses s'amusant de la disparition de la maîtresse d'école qui les faisait chier. Non, Blandine, mieux vaut couper carrément plutôt qu'aboutir à cette aimable plaisanterie, un sketch qu'on n'oserait intégrer dans un scénario tant il semble outré, lourd, invraisemblable de cruauté gratuite. Inouï et stupéfiant : les deux couples avaient d'excellents rapports ** DEPUIS TOUJOURS. C'est à dire 60 ANS au moins (je les avais toujours vus ainsi) : fêtes, noël, pâques, chandeleur, anniversaires, piscine, bains de soleil au bord de l'eau. Il fallut la mort de ma mère pour que cela se révèle. Il fallait se rendre à l'évidence, ma tante SANS JAMAIS RIEN AVOIR MONTRÉ, TOUT AU CONTRAIRE, haïssait sa belle soeur. Why ? Je ne sais. Plus belle, plus chanceuse, plus "intelligente'' (du moins avait-elle fait quelqu'étude) que sais je ? ... Puis à sa mort, la haine se répercuta sur moi, (il faut bien que le flot boueux en butée s'épande quelque part) accru peut être d'un affluent de très grand poids, dans tous les sens du terme, sa belle fille recrutée pour les basses oeuvres... voilà voilà ... Oui, mieux vaut le silence que la torture. Familles !

* 19 ième siècle, chez des hobereaux provinciaux, Angleterre. Une fête campagnarde prévue de longtemps va se dérouler au manoir, dehors, dans le parc où ont été dressés des barnums, lorsque une jeune fille de la famille envoyée à la ferme chercher des oeufs aperçoit dans la masure voisine, juste derrière leur land, un drap noir : un jeune homme est mort au chantier, laissant deux petits ; sa femme, éplorée le veille, avec quelques voisins compatissants. Des paysans. Atmosphère lugubre contrastant avec juste à côté la joyeuse fête qui se prépare dont on entend les éclats. Elle tentera en vain d'obtenir de sa mère qu'on annule, c'est prévu depuis longtemps, les diligences sont déjà en route, certains viennent de loin, sont de très haut rang, on ne peut pas.

** Les collatéraux compris évidemment, ainsi que les deux cousins enfants uniques, (nous nous aimons bien MALGRÉ TOUT.. à moins que cela aussi soit un leurre finalement ! ) Une famille modèle de bonne entente, un héritage sans la moindre vague, parfait. Voilà voilà..
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 Pour Blandine, et bien d'autres si j'ai bien tout compris
... Mieux vaut qu'elle ne sache pas. Sauf pour la galerie. J'ai ainsi appris la mort de ma tante préférée tout à fait par hasard. J'ai quand même réagi... pour la galerie, car il lui eût sans doute déplu que je ne vinsse pas à son enterrement, elle était très comme il faut, sinon je me serais abstenue. Nous ne nous voyions plus. Peut être est-ce sa bru qui avait foutu la merde mais elle y avait quand même consenti...

      [à moins que ce ne soit l'inverse : la bru me haïrait et aurait fait monter sa haine à l'étage supérieur (elles vivaient dans la même maison, ma tante au premier, mon cousin et sa femme au rez de chaussé ) où cette haine se serait associée à l'autre ? Voire l'inverse, celle du premier, qui haïssait ma mère, là c'est clair, l'aurait fait descendre au rez de chaussée, domaine de la bru, qui l'aurait bien reçue, surtout dans l'hypothèse d'une haine préalable contre moi : ça aurait fait un assemblage explosif type eau-sodium bouuummm ! contre un autre assemblage, controuvé pour la circonstance Lydie-Hélène ? on ne sait pas, une inter relation sans doute, ces histoires, c'est des maths compliqués, théorie des ensembles et tout et tout...]

Je reprends : ...  ma tante donc aurait consenti (ou initié?) à cette haine de sa bru envers sa belle soeur, en organisant avec elle une fête dans son jardin qui jouxte ma propriété juste après la mort de Lydie : serrant l'urne de ma mère sur les genoux, en espérant qu'elle n'entende pas (!) désespérée d'une telle inconvenance, non, d'une telle impensable cruauté ; pleurant en sanglots rageurs, je n'ai ainsi rien perdu, derrière la haie (à 100 m mais en montagne les sons portent) des rires, bruits de vaisselle et rot de bouchons de champagne qui sautent avec les applaudissements de rigueur. La ''garden party''* version Cévennes, sans qu'elles n'aient, comme dans la nouvelle de Mansfield, l'excuse de l'abscence de tout moyen de communication (au 19ième siecle) pour décommander les invités !

Je crois qu'elles n'aimaient pas trop ma mère, leur belle soeur et tante par alliance.  Là ça devenait clair. Elles (ou une seule des deux) n'avaient pas osé le montrer de son vivant, la Sultane était redoutable, c'était comme des gosses qui s'amusent de la disparition de la maîtresse d'école qui les faisait chier. Mais moi j'étais là ! Facile.
Non, Blandine, mieux vaut couper carrément plutôt qu'aboutir à cette aimable plaisanterie dont je n'ai jamais guéri, un sketch qu'on n'oserait intégrer dans un scénario tant il semble outré, invraisemblable de cruauté gratuite.

Car tout de même il faut préciser, les deux couples, collatéraux compris, et les deux enfants uniques, mon cousin et moi (qui nous aimons bien MALGRÉ TOUT) avaient en apparence  d'excellents rapports! si si ! pendant ? 50 ans pour les 'vieux'.. un modèle pour la galerie : héritage partagé sans la moindre vague, voisinage mieux qu'amical, fêtes, noël, pâques, chandeleur, anniversaires, piscine, bains de soleil, tousssa toussa, cadeaux. Voilà voilà.
Il fallait me rendre à l'évidence,  pour le coup éclatant : ma tante SANS JAMAIS EN AVOIR RIEN MONTRÉ EN 50 ANS haissait sa belle soeur, (ma mère) why ? Je ne sais. Plus belle, plus chanceuse, plus "intelligente'' (elle avait fait quelqu'étude du moins) que sais je ? ... Puis à sa mort, la haine se répercuta sur moi, il faut bien que le flot boueux soit dévié quelque part sinon ça noie tout. Jusqu'à la butée. Accru peut être d'un affluent de très grand poids (dans tous les sens du terme) sa belle fille recrutée pour les basses oeuvres voilà voilà ... Oui, mieux vaut le silence que la torture. Familles !

.... et qui vous ont parfois balancée aux chiottes, très délicatement, leur canapé est coincé cébenconcanmêm'... puis s'en sont excusés (!) après, cépaleurfotilsoncomça pardon pardon. Bien sûr je pardonne ! Mais, comme dans ''Le curé de Cucugnan''  je n'irai plus à Cugnan. Trop dur.

* L'histoire est simple : dans un milieu aristo riche et entouré, aimable, une fête chic se prépare, prévue de longtemps, toutes s'agitent, cuisinent ou surveillent, les hommes installent des barnum, en Angleterre le temps est incertain et l'héroïne, une des jeunes filles de la maison est diligentée pour aller chercher quelque produit manquant à la ferme ... et c'est l'horreur, un drap noir sur une maisonnette : juste derrière le manoir, de l'autre côté de la colline, un accident. Un jeune homme a été écrasé sur un chantier, il est mort, laissant deux petits. La femme effondrée et des voisins compatissants le veillent. Tout est sinistre, sent la mort. De loin, on entend les bruits joyeux de la fête qui se prépare. Que faire? Elle court, il faut absolument annuler. Mais comment ? Tous donnent leur avis.. Sa mère refuse. Les invités sont tous en route, les diligences, les voitures perso ne vont pas tarder, certains viennent de loin, il y a des hôtes de grande marque ... non, on ne peut pas annuler. La fête aura lieu malgré tout, malgré l'indignation (modeste on est en Angleterre au 19ieme) de l'héroïne qui n'a pas pu se faire entendre. 


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