mercredi 29 avril 2020

Le texte circulaire qui recommande de laisser mourir les 'plus fragiles', dans leur intérêt, prémices de la Shoah

C'est, appelons-le Matthieu, qui rapporte.
 ''La lecture de votre article “Euthanasie ? Non : Euthanasie !” m’a fait penser à un document du site de la SFAR portant sur les recommandations relatives à la “Décision d’admission des patients en unités de réanimation et unités de soins critiques dans un contexte d’épidémie à Covid-19”... j'ai ressenti un réel malaise avec l'impression que certains seraient refusés à la réanimation faute d'un “équilibre entre les besoins médicaux et les ressources disponibles'' ... cf le lien ci-contre : https://sfar.org/download/decision-dadmission-des-patients-en-unites-de-reanimation-et-unites-de-soins-critiques-dans-un-contexte-depidemie-a-covid-19/ Devoir être confronté à un tel choix pour les soignants et accompagnants de personnes âgées ! ....

Publié par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, ce document daté du 19 mars 2020, a été rédigé collégialement par un groupe d’experts régional : Élie Azoulay, Sadel Belloucif, Benoît Vivien, Bertrand Guidet, Dominique Pateron et Matthieu Le Dorze. (Ndlr, leur statut ? Médecins ? ) Il est d’ailleurs cité comme référence par le ministère des Solidarités et de la Santé (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_ehpad_etablissements.pdf).

 Il y a deux situations différentes :
- celle du médecin qui décide du sort de son patient en tenant compte de son avis et de  elui de ses proches, mais en en assumant seul la responsabilité, cela existe depuis lontemps et ne pose de problème que si la décision est contestable et fait l’objet d’une plainte ;
- celle d‘un groupe de médecins qui, avec la caution d’un ministère, poussent vers la mort des MILLIERS de personnes dites fragiles qu‘ils ne connaissent pas en incitant le personnel hospitalier à ne pas les admettre en réanimation. Ceux-là relèvent du tribunal. D’autant que ce dernier disposera d’une preuve à charge : ce texte.

J'ai consulté le docteur Pierre-Jacques Raybaud, très engagé dans le combat contre le Covid-19 et qui, dans sa pratique de généraliste, s’est heurté à plusieurs reprises, ces dernières semaines, à des responsables hospitaliers refusant d'admettre en réanimation des patients âgés malades du Codiv-19 :
selon lui, ce texte constitue un appel au triage systématisé des patients. Comment peut-on prédire aussi facilement la fin de vie d’un patient ? Tout médecin a connu dans sa carrière des améliorations spectaculaires dans des situations extrêmes.... ici, c’est le début de la fin, ce n’est plus de la médecine.  Les auteurs parlent de décision collégiale mais plus loin ils écrivent que la place laissée aux proches risque d’être limitée dans la décision du refus de réanimation. Bref le document prétend se fonder sur l’attitude individuelle de chaque médecin en son âme et conscience mais en fait, hypocritement en prenant la précaution d'embrouiller les prédicats, pousse à un triage systématisé sans référence aux proches ni à la victime.

C’est l’impression qui ressort du texte, en particulier du passage consacré, p 6, à la non-admission en soins critiques. Les médecins évoquent quatre cas :
i. Soit parce que refusé par le patient (et/ou la famille)
ii. Soit du fait d’une absence de signes de gravité pour la réanimation (avec poursuite de la prise en charge par exemple sous couvert d’une oxygénothérapie dans un service classique) ;
iii. Soit parce que l’admission en soins critiques relèverait d’une obstination déraisonnable définie par des thérapeutiques ne bénéficiant pas au patient, disproportionnées par rapport au bénéfice attendu, qui n’auraient d’autre but qu’un maintien artificiel et transitoire de la vie au prix de souffrance pour le patient et ses proches, et d’une détresse des équipes. Une telle admission risquerait aussi de priver un autre patient d’une prise en charge en réanimation, (!) alors qu’elle/il aurait plus de chance d’en bénéficier. (Ndlr, volontairement tarabiscoté). Ainsi, nous considérons licite de ne pas admettre un patient en réanimation dès lors qu’il s’agit d’une obstination déraisonnable, y compris si une place de réanimation est disponible. (!) Ndlr, laissez les mourir point.
iiii. Chez ces patients non-admis en soins critiques, les soins ne sont pas interrompus, mais s’intègrent dans le cadre d’un accompagnement en collaboration avec les spécialistes d’une telle prise en charge palliative afin d’assurer une absence de souffrance et une FIN DE VIE  ... (bla bla digne et apaisée, en présence de leurs proches.) (!)

Vous avez bien lu, les signataires n’ont pas le moindre doute sur la destination vers laquelle ils envoient les patients qu’ils refusent en réanimation : la mort. Les soins ne sont pas interrompus, mais s’intègrent dans le cadre d’un accompagnement en collaboration avec les spécialistes d’une telle prise en charge palliative afin d’assurer une absence de souffrance et une FIN DE VIE bla bla digne et apaisée!
Et il s’agit pas là de propos théoriques : selon Le Canard enchaîné, en quelques jours, ''les patients de plus de 75 ans en réanimation sont passés de 19 % à 7 % et ceux de plus de 80 ans de 9 % à 2 %.''
Donc des médecins, dans la France du début du XXIe siècle, sont autorisés (voire conseillés) à accompagner vers la mort des milliers de personnes fragiles (Ndlr, quand justement cela devrait au contraire être ceux pour lesquels on devrait redoubler de soins ! ). L’Allemagne nazie.... je ne pense pas à la Shoah mais à la première étape du génocide : la liquidation des malades mentaux. Plus de 100 000 handicapés sacrifiés au nom de la liquidation des bouches inutiles et de la libération de lits pour les jeunes soldats blessés. Suivi de la shoah.

Comparaison n’est pas raison mais que dire de la sortie de ce vice-gouverneur du Texas : Personne n’est venu me demander si, en tant que personne âgée, j’étais d’accord pour prendre des risques si cela pouvait sauver l’Amérique ... pour nos enfants et petits-enfants, si c'est le cas, je fonce ? Les signataires de la circulaire du 19 mars enrobent leurs directives mortifères dans un discours déontologique politiquement correct quand il ne s'agit que d'un eugénisme ndlr et d'une immonde hypocrisie.

À partir de Dominique Vidal.

PS : Une question me taraude : pourquoi la plupart des médias ne semblent pas intéressés par l’analyse du texte intégral de cette circulaire ?

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